Sucreries cinghalaises et tamoules du Nouvel An au Sri Lanka
Sucreries cinghalaises et tamoules du Nouvel An au Sri Lanka Les célébrations du Nouvel An sri-lankais, cinghalais et...
Réveil matin 6h00. C’est encore endormis que mes collègues et moi prenons la route. Direction le Shekhawati, cette petite région du Nord-est du Rajasthan qui…
Réveil matin 6h00. C’est encore endormis que mes collègues et moi prenons la route. Direction le Shekhawati, cette petite région du Nord-est du Rajasthan qui est bien souvent oublié par les voyageurs. Pourtant, cette région historique et semi-aride vaut bien le détour. Il y a non seulement la beauté de ses paysages et la gentillesse de ses habitants, mais aussi pour le côté historique et culturel.
Ici, il n’y a aucune architecture moderne. Que ce soit les habitations, les restaurants, les boutiques, les guesthouses ou les hôtels de luxe, tous les bâtiments sont d’origine. Certains ont la chance d’avoir été rénové, ce qui leur donne une seconde vie, tandis que d’autres se délabrent petit à petit sans que personne ne se sente concerné. C’est malheureusement souvent le cas des Havelis. Havelis (terme provenant du mot Perse « hawli », signifiant « un endroit renfermé ») est le terme donné aux propriétés privées en Inde et au Pakistan. Elles partagent certaines caractéristiques avec d’autres propriétés de l’architecture islamique, telles que les maisons traditionnelles du Maroc, appellé « Riads ».
Cour intérieure d'un haveli à Mandawa au Shekhawati, Rajasthan
Lorsque l’on voit la beauté de ces chefs d’œuvres d’architecture et de peinture (les murs sont entièrement peints de fresques colorées), cela peut faire mal au cœur de se dire que les habitants de la région les laissent quasi à l’abandon. A ce rythme de dégradation, il n’en restera bientôt plus rien, ce qui serait une grande perte. C’est exactement ce que s’est dit Nadine Leprince, artiste française qui à réussi à racheter un Haveli datant de 1802 dans le petit village de Fatehpur, près de Mandawa. Malgré les restrictions liées à son statut d’étranger, Nadine Leprince a réussi à acquérir la propriété qu’elle a magnifiquement restaurée.
Le résultat en est bluffant. Après 4 ans de restauration, principalement pour faire revivre toutes les peintures aux pigments naturels grâce à l’aide d’artisans locaux. La maison autrefois propriété d’une famille de marchand a retrouvé son charme d’antan. Dès lors que l’on passe le pas de la porte, nous en prenons pleins la vue. On observe partout des signes d’influences indo-moghol et perses. La première cour, appelée la cour des hommes, possède des représentations plutôt légères avec de belles couleurs bleu et rouge. Le salon quant à lui a des couleurs plus variées, d’un style rajasthani mixé avec un style Moghol. On peut entre autres y admirer des représentations des hôtes de l’haveli, de dieux et même d’un colonel britannique. L’ensemble est parsemé de miroirs importés de Belgique ! Il faut dire que le salon, lieu où l’on reçoit les invités, se devait d’impressionner toutes personnes y mettant les pieds. Entre deux contemplations de peintures représentants Lakshmi et Krishna, nous pouvons également observer tout un tas d’objets authentiques, laissé la depuis des décennies par les 40 personnes qui habitaient la maison à l’époque.
La cours des fêtes à, par endroits, les murs noircis par la fumée des cuisines, ce qui n’enlève absolument rien à son charme. On aperçoit de petites fenêtres ; des pièces qui servaient de chambres pendant les fêtes. Même les plus petites d’entre elles sont entièrement décorées. Au milieu, la chambre du maître de maison donne sur les deux cours de cette demeure où tout est symétrique. Dehors, dans le jardin, la nouvelle propriétaire a fait planter beaucoup de verdure, ce qui donne encore plus de charme à la bâtisse.
Façade colorée de l'haveli restauré par Nadine Le Prince à Fatehpur, Shekhawati
Mais ce n’est pas tout. Non seulement Mme Leprince à fait de cet haveli son lieu de résidence principal, mais elle y a également installé un centre culturel avec trois galeries d’art : une franco-indienne, une dédié aux artistes locaux et la dernière pour l’art tribal de l’Est et du Sud de l’Inde. Elle y a également fait installer deux « art café », un indien et un occidental, dans lesquels on peut boire un verre et déguster quelques pâtisseries tout en admirant la décoration et les œuvres d’art. Artiste invétéré, Nadine Leprince fait aujourd’hui beaucoup d’allers-retours entre la France et l’Inde afin de pouvoir présenter ses propres œuvres dans un maximum d’expositions, mais il y a toujours quelqu’un qui reste dans l’haveli afin de pouvoir accueillir les touristes et faire des visites.
Cerise sur le gâteau, cette passionnée va également ouvrir son haveli comme guesthouse très bientôt. Une adresse à ne pas rater si l’on a l’occasion d’y passer et surtout une inspiration en ce qui concerne la préservation d’un patrimoine extrêmement riche jusque là laissé à l’abandon.
En savoir + : le Shekhawati fait partie du classement « Les 40 voyages de rêve » sur le Routard : http://www.routard.com/mag_dossiers/id_dm/165/ordre/38.htm
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