Célébrations : Galungan-Kuningan à Bali
Destination paradisiaque s’il en est, l’île indonésienne de Bali attire année après année les touristes du monde enti...
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Au dessus de nos têtes résonnent sans discontinuer les impacts assourdissants des gouttes de pluie sur la toile de tente. Par l’ouverture, dans un éclair éblouissant, j’aperçois la rivière en furie qui sort déjà de son lit. Une fraction de seconde plus tard le grondement de la foudre retentit, nous faisant tous vibrer d’effroi.
Il est 20 heures. Nous essuyions un orage tropical depuis plus d’une heure et la petite rivière calme et claire dans laquelle nous prenions notre bain à notre arrivée au campement il y a tout juste 3 heures est maintenant chargée de boue et menaçante. Gregory et moi craignons que la rivière nous emporte si la tempête continue ainsi. Le soleil est couché et il fait nuit noire. Quelques insectes inoffensifs sont venus se réfugier avec nous sous la tente. Nous sommes dans la jungle du parc national Gunung Leuser dans le Nord de Sumatra. Une journée formidable se termine.
Le ciel est bleu et la température encore fraiche lorsque nous finissons notre petit déjeuner ce matin. Nos sacs sont déjà prêts pour l’expédition de 4 jours dans la jungle du parc national Gunung Leuser. Nous sommes à Bukit Lawang, à l’entrée du parc. Le soleil était au zénith lorsque nous sommes arrivés hier dans le village de Bukit Lawang après 4 heures de route depuis Tangkahan en 4×4 sur des chemins défoncés. Nous avons encore été accueillis par de charmants sourires. Depuis mon arrivée à Medan j’ai été submergé par les sourires francs et honnêtes qui embellissent les visages des habitants de Sumatra. Je m’attendais à faire face à un peuple plus austère que les Balinais mais c’est avec joie que je réalise que je m’étais fourvoyé. Les maisons ici sont pour beaucoup en bois, comme de petits chalets de montagne. Pour accéder à notre hôtel, Bukit Lawang Ecolodge, nous devons traverser à pied un pont suspendu au dessus de la rivière Bohorok.
Après notre petit déjeuner nous laissons la plupart de nos affaires à la réception de l’hôtel pour ne garder que le strict nécessaire dans nos sacs à dos.
… 2 sacs étanches, 2 T-shirts, 2 sous vêtements, 2 paires de chaussettes, 1 short, 1 pantalon confortable, 1 couteau suisse, 1 lampe frontale, 1 brosse à dent, 1 savon, 1 sarong, 1 vêtement contre la pluie, quelques pansements, de la crème antiseptique, du produit anti moustique, 1 appareil photo, 2 bouteilles d’eau.
Nous voilà équipés pour 4 jours de trek dans la jungle tropicale. Cette jungle du parc Gunung Leuser ne présente pas de danger particulier. Les animaux et les plantes qui l’habitent sont pour la plupart inoffensifs. Paul, notre guide francophone, nous accompagne pour l’expédition. Nous serons guidés par Sandi, épaulé le premier jour par son acolyte Hari qui part en éclaireur débusquer les Orangs Outans.
Il faut moins de 20 minutes à Harry pour repérer notre premier Orang Outans. Un mâle d’une trentaine d’année. Son visage est fin est il nous regarde de ses yeux vifs et expressifs du haut de sa branche. Gregory me fait remarquer avec quelle sérénité il se déplace. Il y a dans son attitude une certaine sagesse qui nous émeut. Ses bras, plus long que ses jambes, attrapent une liane puis une autre et avec grâce il s’éloigne dans la forêt.
Nous continuons notre chemin, passant des terrains boueux, écartant quelques lianes, jusqu’à ce que nous apercevions un second Orang Outan. Celui-ci est plus costaud et plus âgé. C’est un mâle également et il a le visage élargi comme l’ont les Orangs Outans mâles passés la quarantaine. Il s’appelle Jenggot, qui signifie « moustachu » en indonésien. Dans son regard je ressens plus d’amertume, d’agressivité et d’autorité. Il nous toise du haut de son arbre puis descend énergiquement pour quémander des fruits. Sandi et Paul nous tirent en arrière :
– « Ecartez vous, c’est dangereux. »
Il s’arrête et nous observe, puis détourne la tête comme si nous n’existions plus. Nous le quittons après quelques minutes pour continuer notre marche.
Les branches frissonnent à une trentaine de mètre sur notre droite. Sandi est déjà aux aguets, il a acquis la faculté de repérer n’importe quel animal dans la jungle, du lézard volant à l’Orang Outan.
– « Thomas leaf monkey »
Harry sort une carotte de son sac et en un claquement de doigt le singe sort des feuillages et bondit d’arbres en arbres jusqu’à nous. Il est à moins de 2 mètres, arbore une crête noir sur la tête et nous regarde de ses yeux malicieux. Le Thomas Leaf Monkey, ou Semnopithèque de Thomas, est endémique de Sumatra. Nous prenons quelques clichés et nous nous remettons en route.
Nous croisons le chemin d’un groupe d’Américains et d’Anglais le nez en l’air. Un Orang Outan femelle, du nom de Borjong, et son petit de 2 ans se reposent dans l’arbre. Nous restons là à les observer un bon moment. Le petit encore maladroit joue de liane en liane et revient inexorablement se réfugier dans la fourrure rousse de sa maman. Soudain sur la droite un bruit attire notre attention.
– « Gibbon, gibbon »
Un groupe de 4 gibbons traversent la canopée au dessus de nos têtes. Ils sont très peureux et disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus. Ils ont le visage sombre, des mains comme des grandes pinces et il y a quelque chose de très humain dans leur manière de se déplacer. Nous restons encore un bon moment avec Borjong et son fils avant de nous remettre en marche.
Trente minutes plus tard nous croisons le chemin de Pesek (Pesek signifie « nez plat » en Indonésien) et ses deux enfants de 3 et 10 ans. Pesek est une femelle Orang Outan de beaucoup de caractère. Son jeune de 10 ans s’approche trop près de nous et elle lui saute dessus nous obligeant à nous écarter. Il s’échappe et s’en suit une course poursuite dans les arbres. Pesek rattrape son fils dans de grands cris et il nous semble qu’elle lui donne une bonne correction. Le petit de 2 ans qu’elle a laissé seul se met à pleurer du haut de sa petite branche. Elle vient le réconforter et nous comprenons que nous ne devrions pas nous attarder.
Lors de notre arrêt suivant Sandi sort de son sac du « mie goreng » (nouilles frites avec légume et omelette) que nous dégustons gaiement assis sur une souche d’arbre. En dessert nous avons droit à un succulent ananas et des fruits de la passion sucrés à souhait avec la dose d’acidité qui convient.
Le dernier Orang Outan dont nous croisons le chemin aujourd’hui est une femelle du nom de Mina. Bien connue des guides du parc, elle a la réputation d’être agressive avec les humains. Elle aurait été traumatisée par une enfance douloureuse ; On raconte qu’elle était captive et se faisait battre. Elle fut réintroduite dans la nature il y a quelques années, suite à la décision du gouvernement en 1973 de récupérer tous les Orangs Outans adoptés par les hommes et de les relâcher dans le parc national Gunung Leuser. Un centre de réhabilitation fut mis en place à Bukit Lawang afin de réapprendre aux Orangs Outans à trouver leur nourriture par eux même dans la nature. Aujourd’hui, le centre de réhabilitation de Bukit Lawang est fermé, il a été déplacé proche de Medan et sert essentiellement de centre de soin pour les Orangs Outans malades.
Mina a le regard sombre et un physique peu accueillant. Nous la quittons et reprenons notre marche à pied pour arriver au camp en fin de journée.
Le camp est au bord d’une petite rivière. Il consiste en 2 structures faites de bambou et recouvertes de bâches noires. L’une va nous servir de chambre et l’autre sert de cuisine. Nous faisons la connaissance d’André qui sera notre cuisinier pour les jours de trek. Il nous a préparé du thé et des biscuits pour notre arrivée, et a déjà fait bouillir de l’eau de la rivière pour remplir nos gourdes et bouteilles pour le lendemain. Nous discutons sirotant notre thé avec le doux bruit de l’eau, et reposant nos jambes bien fatiguées de la journée de trek. Puis tour à tour nous descendons à la rivière un savon à la main et la serviette sur l’épaule pour trouver un coin tranquille où faire notre toilette.
Vers 18h, avant que la nuit ne tombe, nous nous installons sur une natte et dinons ensemble. André nous a préparé un délicieux repas très consistant avec riz, tempe, cacahouètes, légumes en sauce, poulet et krupuk. Nous nous délectons tout en se racontant quelques anecdotes amusantes. A peine le repas fini, quelques gouttes de pluie viennent troubler notre quiétude. Nous rentrons toutes nos affaires sous la tente et préparons nos lits qui ne sont autre qu’un tapis de mousse et un drap. J’utilise mon écharpe et mon manteau de pluie pour faire un oreiller et garde mon sarong à porté de main pour me couvrir de la fraîcheur matinale éventuelle.
Dehors, les petites gouttes ont laissé place aux grosses qui tombent maintenant en une pluie torrentielle. Il fait déjà nuit noire et la bougie de notre tente crépite avec l’humidité. André, notre cuisto, sort en slip pour s’assurer que les tranchées qui entourent la tente évacuent l’eau correctement. Il y a quelques petites fuites ça et là dans la toile mais rien de dramatique. L’orage dure plusieurs heures. J’essaie de trouver le sommeil mais le bruit incessant de la pluie frappant la tente combiné à la crainte de voir l’eau de la rivière monter jusqu’à nous m’empêche de dormir.
Nous sommes à la fin du premier des 4 jours d’expédition dans la jungle du parc Gunung Leuser. La suite de notre voyage à Sumatra s’annonce palpitante et pleine de surprises…
Si vous aussi vous voulez partir à la rencontre des Orangs-Outans, n’hésitez pas à me contacter : http://www.shantitravel.com/fr/voyage-en-indonesie/sumatra/sumatra-orangs-outangs-et-peuple-batak/
Pour lire la première partie des Chroniques de Sumatra qui précède cette article, c’est ici : http://blog.shantitravel.com/sejour-sumatra-tangkahan-elephants/
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