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Sous les ombrelles, les hommes en tenue de cérémonie des nobles de Kandy
Une Perahera est annoncée au temple de Bellanvilla à quelques kilomètres de Colombo ! Pour Anne-Maëlle, qui a récemment rejoint l’équipe Shanti de Colombo, c’est une grande « première » et c’est avec joie que je l’accompagne, ne serait-ce que pour rafraichir mes souvenirs datant de quelques décennies !
Préparatifs dans l’enceinte du temple de Bellanvilla
Nous arrivons tôt car les informations concernant l’heure de commencement des festivités sont toutes contradictoires. Aux abords du temple, les riverains s’activent à aligner les chaises devant leurs maisons ou échoppes, autant de promesses de bonnes affaires en perspective puisque le précieux espace stratégiquement situé sera loué. Nous essayons de réserver nos places, mais impossible de rester stoïque quand le prix négocié subit une hausse spectaculaire dès que le loueur occasionnel a les billets en mains ! Nous décidons de temporiser et de commencer par aller jusqu’au temple où les préparatifs vont bon train.
A grand renfort de guirlandes électriques, tout est illuminé, l’allée centrale, le temple, le Bo Tree et l’immense dagoba dont la base est ceinte d’une bannière aux couleurs bouddhistes : bleu, blanc, orange, jaune et rouge. A l’entrée du saint des saints trônent deux gigantesques personnages en carton pâte d’une dizaine de mètres de hauteur, somptueusement vêtus et maquillés. Que représentent ces éphémères statues que des hommes cachés sous leur jupe feront virevolter plus tard dans la procession? Après enquête ultérieure sur leur présence, nous resterons sur notre faim.
A l’arrière du temple, les éléphants dînent sous le regard émerveillé des enfants. Pas question d’avoir un creux à l’estomac pendant leur longue prestation nocturne ! La foule déambule, apporte des offrandes, se recueille en allumant des lampes à huile ou en tournant autour de l’arbre sacré qui ruisselle de lumière. Il est d’autant plus vénéré qu’il serait l’un des trente-deux rejetons du Maha Bodhi d’Anuradhapura, l’arbre le plus sacré du Sri Lanka dont le plant initial provient de Bodhgaya en Inde où Bouddha reçut l’illumination.
Plus loin, juchés sur de hauts podiums, certains s’activent à équiper les éléphants. Des chasses renfermant des reliques sacrées sont hissées sur leur dos et le somptueux caparaçon qui va recouvrir le pachyderme dissimule toute une installation notamment électrique pour alimenter les ampoules qui le feront resplendir ! L’ambiance est à la fête et les enfants empruntent le portable de leur papa pour immortaliser l’évènement !
Un-danseur kandyen revêt son habit de fête
Nous avisons un bâtiment qui semble servir de loge aux futurs artistes. Pas question de rater les coulisses de la fête ! Dans une ambiance très bon enfant, les maîtres de cérémonie aident leurs protégés à revêtir leur parure de fête ! Un enfant retenu par une grande bande de tissu rouge joue les derviches tourneurs jusqu’à ce qu’il ait l’abdomen ceint ! Plus loin, un alignement de jolies coiffes colorées, une pile de tambours, des garçons qui s’esclaffent en nous voyant et retrouvent leur sérieux pour la photo alors que les petites filles font tournoyer leur jupe en faisant tinter leurs grelots de chevilles. On se croirait dans une école avant la kermesse annuelle !
Alors que petit à petit, les forces de l’ordre éloignent les dévots du temple, il est temps de nous mettre en quête de nos chaises. Notre bonne étoile nous a suivies puisqu’après une négociation sans histoires, nous voici installées aux premières loges pour un prix raisonnable à proximité des portes du temple d’où la procession va s’ébranler.
Nous prenons place vers 20h et il faudra encore attendre deux heures avant d’entendre les prières qui s’élèvent, préambule de la Randoli Perahera, l’ultime procession du Festival de Bellanwila et la plus belle. Pas le temps de s’ennuyer car les propositions commerciales vont bon train : marchands de ballons en forme de cœur, de lapin, d’éléphant, le kit pour chiquer composé d’une noix d’arek et de chaux vive emballées dans une feuille de bétel, joujoux lumineux, pistolets à eau, barbe-à-papa, amuse-gueule à grignoter pour tromper l’attente, bref, il y en a pour tous les goûts. Une foule bigarrée déambule, à la recherche des précieuses chaises qui se remplissent vitesse grand V. Sur le passage de la procession, pas un espace ne restera libre, certains étant perchés sur les murs du temple, d’autres ayant prévu des sacs en plastique pour s’asseoir sur le sol.
Soudain des claquements de fouet retentissent et signent le démarrage de la procession. Les virtuoses de la lanière devancent l’éléphanteau qui ouvre la marche. Suivent les danseurs qui manipulent avec dextérité des cerceaux enflammés symbolisant l’illumination de Bouddha. La citerne suit pour imbiber les torches et ça se sent ! Les éléphants dont les caparaçons irradient de lumière avancent au pas imposé par leurs cornacs. L’animal emblématique du Sri Lanka est véritablement le roi de la fête !
Tout au long de la procession, ce sont les tambours qui résonnent et accompagnent les danseurs kandyens somptueusement vêtus, les acrobates perchés sur échasses, les jongleurs, les porteurs de masques traditionnels. Ce somptueux spectacle, où l’élément masculin prédomine, semble adouci par l’agilité et la grâce des jolies danseuses en saris. Une Perahera est véritablement le reflet de la culture sri lankaise, de son histoire, de ses traditions. Son ordonnancement, la place de chacun dans le défilé, les couleurs sont autant d’éléments hautement symboliques dont la signification échappe au profane. Dommage !
Préparation de l’éléphant sacré
La foule se lève et s’incline respectueusement devant les éléphants porteurs de reliques, les prêtres en toge safran et les représentations de Bouddha. Des porteurs tiennent sur l’épaule d’antiques lanternes qui paraissent bien lourdes pour autant qu’elles sont totalement inutiles mais certainement maintenues pour respecter la tradition.
Après presque trois heures, la procession tire à sa fin. Pour éviter d’être embarquées dans le tsunami grégaire qui s’annonce, nous prenons l’initiative de longer la procession jusqu’à trouver une issue ! Un grand moment pour Anne-Maëlle et moi que de nous retrouver dans le feu de l’action, en plein slalom, évitant de justesse une trompe d’éléphant baladeuse ! Ces instants exceptionnels nous donnent l’impression d’être au cœur d’un film en accéléré avec deux rangs de spectateurs immobiles de part et d’autre de l’écran !
Assister à une Perahera vous intéresserait ? L’Esala Perahera de Kandy en août est la plus connue mais si vous prévoyez un voyage au Sri Lanka en janvier, ne manquez pas celle de Kelaniya, et en septembre celles de Bellanwila et de Kotte près de Colombo et Matara sur la côte Sud. http://www.shantitravel.com/fr/le-sri-lanka-les-maldives/decouverte-des-charmes-du-sri-lanka/
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